Commerces et métiers d'autrefois.

(Note de Victor LERAY : Cette synthèse évoluera en fonction des nouveaux renseignements et des nouvelles photos que l'on m'apportera)

Une clientèle locale : l'existence de commerces à Louresse-Rochemenier, malgré un accès facile et rapide à Doué-la-Fontaine et le traditionnel déplacement au marché de Doué-la-Fontaine le lundi matin, tenait au fait que certaines personnes n'avaient ni le temps ni les moyens (automobile, charrette, ou vélo) ni la possibilité (personnes âgées) de se déplacer, même à 5 km. La population était assez nombreuse : 1851 : 903 Habitants, 1911 : 729, 1936 : 669, 1954 : 681. Contrairement à aujourd'hui la plupart des gens travaillaient sur place et avaient tendance à s'approvisionner sur place. Il y avait souvent des relations privilégiées entre les commerçants et les clients (relations amicales, de voisinage ou de parenté) qui incitaient à acheter prioritairement chez quelqu'un que l'on connaissait.
Une clientèle de passage : Louresse avait une situation idéale sur la grande route d'Angers à Poitiers, avec beaucoup de passage (jusqu'à 8300 véhicules par jour avant la déviation du bourg en 1999). Grâce aux larges trottoirs, on pouvait se garer facilement devant les commerces.


COMMERCES AMBULANTS :

- Des marchands ambulants visitaient régulièrement la commune et proposaient des produits que l'on ne trouvait pas forcément sur place. Parmi eux il y avait le Caïffa avec sa drôle de voiture. Texte extrait de l'encyclopédie Wikipedia : " De nombreux colporteurs vont de ferme en ferme proposer les produits de la société Caïffa. À pied avec des poussettes à bras, à vélo en triporteur, avec des voiturettes tirées par des chiens ou un cheval, ces milliers de colporteurs font très vite partie du paysage rural français. Le "Caïffa" comme on l'appelle, avec son uniforme vert-bouteille et sa casquette portant le nom de la maison devient aussi populaire que le facteur. Le caisson qu'il trimbale d'environ 1/2 mètre cube aux roues cerclées de fer qui tintent sur les pavés disjoints est peint aux armes du "Planteur de Caïffa". Il propose aux ménagères café, épices, levures, farines et différentes spécialités vendues directement sous la marque "Caïffa". Le métier de colporteur, rémunéré en fonction des ventes, est peu rentable et épuisant. Souvent exténué, parcourant les chemins quel que soit le temps, il trouve souvent refuge le soir chez un fermier généreux et apitoyé qui l'héberge dans sa grange ".

- Un poissonnier, Mr BAILLET qui venait de Doué-la-Fontaine, Mr ALUSSE (vers 1950 il trempait les poissons dans le ruisseau pour qu'ils aient l'air plus frais) puis Mr FERCHAUD.

- Des boulangers d'Ambillou-Château, de Louerre et de Doué-la-Fontaine venaient aussi en tournée sur la commune, en voiture à cheval avant l'apparition des automobiles.

- Un marchand de peaux de lapin, Mr GALLERAND, passait dans les fermes pour acheter des peaux et des oeufs. Mr BARDOU de Doué-la-Fontaine a pris la relève et achetait aussi du gibier (que l'on avait le droit de vendre à cette époque-là).


BOULANGERIE :

- Louresse : il y avait une boulangerie et une boucherie dans une même petite cour en bas de l'épicerie, 18 rue Principale. A partir de 1930 environ, une autre boulangerie (qui fonctionnait en même temps que la précédente ?) était située à la sortie de Louresse route de Doué, 4 rue Principale, tenue par la famille ROCHARD pendant au moins deux générations : ROCHARD Emile Michel (époux de BOUSSION Madeleine) né en 1875 et son fils ROCHARD Emile Marie François (époux de SERGENT Aimée) né en 1912. Il y avait un énorme tas de fagots, appelé " barge " de l'autre côté de la route. Il fallait traverser le route avec une brouette chargée de fagots. Au début, il n'y avait pas de véritable magasin, les clients allaient directement au fournil. Ensuite il y a eu un petit local pour vendre le pain. Le chauffage du four avec des fagots de bois (ajonc, vigne, brande) donnait du travail et un revenu aux fagotiers (activité hivernale). Les fagots simples à un seul lien étaient appelés " bourrées ". Les grands fagots à deux liens (1,50 m) étaient appelés "cautrets". Un " cautret " égale trois " mauvrets ". Le " mauvret " est une brassée de bois de fagot. Avant le fil de fer les fagots étaient liés avec des "rotes" de chêne ou d'osier. Mr ROCHARD faisait des pains de 6 livres, de 3 livres, des flûtes (comme une baguette mais plus grosse et courte), des pains plats et des pains de chien (pains de son, mais les chiens mangeaient aussi du pain normal). Mme ROCHARD Aimée vendait au magasin et en tournée, avec une voiture à gazogène pendant la guerre de 1939-45. Autrefois, son beau-père Mr ROCHARD Emile Michel faisait la tournée de livraison dans le bourg de Louresse avec une charrette tirée par un chien. Pour s'assurer que le bon poids y était, elle complétait par une pesée (morceau de pain) ou par un morceau de galette non levée qu'on faisait vite chauffer sur les braises et qu'on bourrait de beurre. C'était un régal pour les enfants qui rentraient de l'école à quatre heures. Mr ROCHARD faisait d'excellents gâteaux secs, gâteaux de savoie et des tartes avec les fruits qu'on lui apportait. Pendant la guerre 1939-45, chaque famille lui fournissait de la farine pour le pain. Au pied des "barges" de fagots on pouvait aller remplir un panier de brindilles pourries pour les pots de fleurs, ce qui remplaçait le terreau d'aujourd'hui. La boulangerie s'est ensuite déplacée au milieu du bourg, à l'emplacement actuel, 13 rue Principale, dans un local acheté par la commune vers 1976. Le premier boulanger de cet endroit s'appelait MAUGER Bernard. Les fouaces ou fouées qui sont devenues populaires de nos jours, en boulangerie ou dans les restaurants, s'appelaient autrefois à Louresse "galettes", tout simplement.

- La Bournée : Dans beaucoup de maisons on faisait son pain dans un four. Anecdote : le matin, avant d'enfourner, on mettait la pâte à pain a gonfler dans un lit encore chaud, sous l'édredon. Un habitant ayant jugé que le lit n'était pas assez chaud a mis de la braise sous le lit, ce qui a occasionné un début d'incendie. Les habitants de La Bournée allaient souvent faire des fagots dans la forêt domaniale mais il fallait payer un petite somme par fagot au garde forestier. Pour faciliter les comptes, les fagots étaient entassés en pyramides de 10 : 4 dans la rangée du bas, puis 3 au dessus, puis 2, et 1au sommet, ce qui fait bien 10 en tout. Le bois de chauffage était vendu sur pied par "balise" et "lot", ce qui correspondait à une certaine surface au sol.


BOUCHERIE-CHARCUTERIE :

- Louresse : Henri TIFFOINE (père) avait une boucherie en bas de l'épicerie, 18 rue Principale. Pour livrer la viande il avait une charrette à cheval et un grand panier en osier. Son fils, Henri TIFFOINE, est devenu tueur de cochons à Launay. Il a pris sa retraite à Soulanger.

- Louresse : CHARRON Louis, dont la boucherie faisait café en même temps, 17 rue Principale. Le café touchait la boucherie à gauche. L'abattoir était derrière le magasin, ce qui occasionnait des nuisances aux riverains. Au début le sang coulait directement dans le caniveau. Ensuite un tuyau conduisait l'égoût plus loin. Anecdote : une vache échappée de l'abattoir été retrouvée sur le tas de bois de l'école privée, et une autre dans le bas du bourg. Souvenirs de GAZEAU Odile née CHARRON : " Mr et Mme CHARRON Louis ont acheté en septembre 1927 le café face à l'église de Louresse à Mme GOURICHON. Ils ont exploité ce café pendant plusieurs dizaines d'années. Mon papa étant boucher de métier installa un commerce de boucherie dans la petite chambre basse. Il fit une demande pour ouvrir un abattoir dans le grand bâtiment de la cour. Il fut autorisé d'abattre les petites bêtes, c'est à dire veau, mouton et porc. Le jeudi il faisait la triperie. Les grosses bêtes (les vaches) étaient tuées à l'abattoir de Doué. Il faisait des tournées. Mercredi : Rochemenier, Dénezé et Villeneuve. Vendredi : La Grézille, Ambillou, Noyant-la-Plaine, La Trésorerie, La Chaslerie, Sauné, La Bournée. Samedi : Rochemenier, Le Pont-de-Varannes, Dénezé, Saugré et Villeneuve. Dimanche matin la boucherie était ouverte vu que la messe était à 10 heures tous les dimanches. Lundi : marché de Doué. Mardi : quelques fois Chalonnes. Jeudi Longué. Il faisait le marché des veaux et des porcs. Il céda en 1952 à Mr TOURNEUR. En 1930 , il acheta la maison et la cour située entre la société d'agrément "L'agriculture" et la maison de Mr COURJARET. Dans cette cour il y avait 150 lapins angoras et souvent des porcs dans l'écurie". CHARRON Odile, la fille de la maison, passait chez les gens à vélo pour prendre les commandes. Elle faisait aussi une partie des livraisons à vélo (grand panier en osier sur le porte-bagage) mais son père en faisait une autre partie avec un véhicule. Successeurs : Mr TOURNEUR, Mr CUTILLY (qui était aussi marchand de bestiaux), Mr POUPONNEAU (décédé en 1956 dans sa boucherie), et Roger ROBIN de 1958 à 1993. En plus de tenir le commerce avec son épouse, Roger ROBIN faisait les tournées dans les hameaux avec un petit camion. Au début il tuait des vaches dans l'abattoir derrière la boucherie, mais cela fut interdit par la suite et on n'y tua plus que les cochons. Ce commerce cessa définitivement en 1993 et le local fut transformé en maison d'habitation.


TUEURS DE COCHONS :

- Tueurs à domicile de cochons : Henri TIFFOINE (jusqu'en 1970) habitant à Launay, Jean LECLERC (vers 1930) habitant à La Bournée et Jean LETOURNEUR de Louresse. Venaient également Jean FLORENT de Dénezé-sous-Doué (jusqu'en 1985), Pierre LEROUX d'Ambillou-Château (jusqu'en 1985) et Lucien MUSSET de Dénezé-sous-Doué. On échelonnait les tueries pour échanger la viande entre les familles et ainsi avoir souvent de la viande fraîche.


HOTEL :

- Louresse : avant la boucherie ROBIN Roger, 17 rue Principale, il y avait à la fin du 19e siècle un hôtel tenu par RENAULT Pierre, dit " Belle-allure ". Il logeait à pied, à cheval et en voiture, essentiellement des " voyageurs de commerce ". L'écurie pour les chevaux des voyageurs se situait derrière le bâtiment.


CAFE-RESTAURANT :

- Louresse : café-restaurant La Douceur Angevine (café du haut du bourg), 9 rue Principale. Trois génération de LAURENDEAU s'y sont succédées. D'abord les grands-parents FERCHAUD-BARRA dont la fille Maria a épousé Julien LAURENDEAU. Mr et Mme FERCHAUD couchaient dans une alcôve dans leur cuisine, où on pouvait jouer à la coinchée. Julien LAURENDEAU, en plus, était coiffeur et tonnelier (vers 1920). On y vendait aussi des cigarettes, du tabac à chiquer et à priser, des timbres, des cartes postales, des cadeaux, des congés pour le vin (dont il fallait s'acquitter même pour un transport de courte distance). Il y avait téléphone et dépêches (ancêtre du télégramme). L'installation du téléphone à Louresse a été signée en 1910 par Benjamin COURJARET, adjoint. Il y avait un billard à trous. Le magasin a pu s'agrandir car Charles BRETON (père de Emile BRETON, maire) a vendu la partie gauche à la famille LAURENDEAU. Vers 1950, Gérard LAURENDEAU (fils de Julien) et son épouse Colette (née LETOURNEUR) ouvrent un service de restauration rapide : rillettes+omelette au jambon. On dit que pour que l'omelette soit bonne et mousseuse il faut la tourner 60 fois, la laisser reposer, puis la tourner 60 nouvelles fois, toujours à la même vitesse et dans le même sens. Les tilleuls de la rue Principale ont été plantés en 1942.

- Louresse : café et boucherie Louis CHARRON (café du bas du bourg). Situé en face de l'église, ce café avait une grande affluence après les messes, mariages, baptêmes, enterrements etc. (voir aussi le chapitre " boucherie "). Auparavant, la propriétaire était Mme GOURICHON et c'était seulement un café.

- Louresse : café au 6 rue de la Société, dans une maison avec une grande cheminée. Cette maison fut détruite en 1937 pour des raisons de commodité (la maison débordait sur la rue). Il y avait un billard à l'étage. C'était aussi une épicerie, bonneterie et mercerie. Le magasin était tenu par Mme Lucie BRETON-JAUNAULT, épouse de Charles BRETON, marchand de chevaux (les parents d'Emile BRETON, maire de la commune). Sur la façade, entre les deux fenêtres du haut, subsistait une grande inscription " RENAULT, marchand de grains ". Ce RENAULT était le grand-père d'Emile BRETON. Un marchand de blé s'appelait alors un "blatier" ou "blavetier" (fin XIXe s.).

- Moulin-Neuf : café tenu par Mr JAGNEAU. Ce café profitait de la clientèle de la route Doué-la-Fontaine-Martigné-Briand.

- La Bournée : Le café était 3 rue du Tilleul. La tenancière était Yvonne FOUCHARD. Cette femme faisait aussi les piqûres pour les gens. Elle préparait aussi les morts. Elle pouvait aussi aider pour les naissances. Beaucoup de femmes avaient appris des rudiments de médecine pendant la guerre de 1914-18.

- Rochemenier : café au 2 rue du Moulin, tenu par Marcelle BERITEAU, surnommée "FRISON", jusque vers 1925. Il semble qu'il n'y avait pas d'enseigne ou signe distinctif qui indiquait que c'était un café.


CARRIERE :

- Louresse : grosse carrière de falun à la sortie de Louresse, route de Rochemenier à gauche, avec des wagonnets. Il y avait aussi une carrière de falun à la Lucazière au bourg de Louresse. Il y avait une carrière de sable (alluvions ?) au bien nommé lieu-dit "Le Sablon".

- La Bournée : Il y avait un carrier, casseur de pierre, Mr ROUSSEAU, qui habitait dans les maisons troglodytes de La Leau. Il y avait plusieurs carrières à Corbeau, par exemple dans le pâturage de Georges CORDIER près du dolmen. Ces pierres (grès à Sabalites) servaient à la construction des soubassements des maisons et à l'empierrage des chemins. Elles étaient souvent transportées par les paysans jusqu'aux chemins à empierrer lors des "prestations" (journées de travail en faveur de la commune et qui remplaçaient les impôts locaux). Les tas de pierres étaient disposés en carrés, prêts à la vente qui se faisait probablement au mètre-cube. Le carrier avait plusieurs commis. Anecdote : en fin de semaine, la bande à ROUSSEAU montait au café LAURENDEAU, avec ses petits chiens à grelots, et ils ressortaient en chantant.
Les gens de Louresse allaient nager dans les trous des carrières.


CHARRON :

- Louresse : En 1930, Mr BERITAULT, 12 bis rue du Vieux Puits, travaillait avec ses deux fils Eugène et Emile qui étaient aussi scieurs de long. Successeur : André FREMONDIERE, charpentier. Souvenir de Mme RAIMBAULT : " Le père BERITAULT était aussi carillonneur. La veille des grandes fêtes, ainsi qu'aux baptêmes et mariages, il montait dans le clocher et faisait chanter la cloche à la main. C'était si beau, si joyeux que nous, les enfants, nous nous mettions à danser dans la cour ! J'entends encore ce carillon de fête ".

- Louresse : Mr CESBRON, 12 rue de la Société. Il était également scieur de long.

- La Bournée : Louis LECLERC, 6 rue du lavoir, vers 1920. Son fils, Marcel LECLERC, a pris la suite quand il est revenu de captivité en 1945. Par la suite il a installé une petite scierie. Il transportait aussi les morts dans sa fourgonnette. Auparavant les scieurs de long s'installaient sur la butte devant l'atelier. C'était un travail hivernal. Le charron fabriquait et réparait aussi les meubles. La plupart des tombereaux de La Bournée ont été fabriqués par Louis LECLERC. Le charron pouvait fabriquer des éléments de tombereau chez l'agriculteur qui pouvait fournir le bois. L'agriculteur faisait débiter le bois et il le mettait à tremper dans le ruisseau de La Bournée pour qu'il durcisse pendant deux ans.


COIFFEUR-BARBIER :

- Louresse : Julien LAURENDEAU, vers 1930, à côté de la boucherie CHARRON, près du 17 rue Principale. Il coupait aussi les cheveux des enfants, filles et garçons, secouant sa serviette entre les clients qu'il parfumait d'un petit coup de vaporisateur. Mr TROCHEAU, vers 1950, venait couper les cheveux deux jours par semaine, entre autres 12 rue Principale, en face de l'actuelle boulangerie, dans une maison louée par Germain METIVIER père. Il a aussi exercé dans un local du même côté de la rue que l'actuelle boulangerie. Il habitait à Doué-la-Fontaine et apportait ses outils de coiffure.

- La Bournée : Lucien GUILLEMET qui était aussi barbier. Son épouse tenait une épicerie.


CORDONNERIE :

- Louresse : Désiré François HUNAULT né en 1884. Sur son acte de mariage en 1910 il est mentionné : cordonnier domicilié au bourg

- Rochemenier : il y aurait eu une cordonnerie dans un des bâtiments de la cour du n°1 rue du Moulin.


EPICERIE :

- Louresse : 16 rue Principale. Ce commerce était lié aux familles LETOURNEUR sur plusieurs générations dont les hommes étaient prénommés Jean de père en fils. Dernière épicière, vers 1985 : LEROUX Jeanne, née LETOURNEUR. Jean Louis LETOURNEUR, vers 1925, faisait la tournée dans les hameaux et villages en voiture à cheval, sur les côtés de laquelle étaient accrochés des balais. Auparavant, l'épicerie était tenue par Eulalie LETOURNEUR, dont le mari Jean LETOURNEUR était cantonnier. Eulalie LETOURNEUR était aussi couturière. Dans l'épicerie on vendait un peu de tout : fromage (sous une cloche en verre), pétrole, eau de Cologne, yaourts dans des pots en verre à rapporter, vêtements, mercerie etc. Le magasin servait aussi de dépôt pour le magazine "Le Pélerin" qui arrivait, auparavant, chez Mme CHAUVREAU à Louresse. L'enseigne du magasin était "Gala", puis "Spar".

- Louresse : il y aurait eu une épicerie 12 rue du Vieux Puits, au XIXe s.

- La Bournée : il y avait deux épiceries :
>>> Epicerie de la " mère Lucien " (épouse de Lucien GUILLEMET) au 8 rue du Tilleul. Pour entrer à l'épicerie il fallait passer par la cuisine, qui était aussi la chambre à coucher de la mère LUCIEN. En été, elle allait glaner avec sa brouette pour nourrir ses poules. En hiver elle mettait des tapettes à oiseaux pour les manger. Le père Lucien était aussi barbier.
>>> Epicerie de la mère CORBINEAU (que Louis REVEILLE n'a pas connue), 2 rue de Villeneuve, où habitait récemment Régine BRANCHEREAU. Ce magasin date d'avant les parents de Régine.

- Rochemenier : épicerie et poissonnerie 9 rue du Moulin.


FORGE ET MARECHAL-FERRANT :

- Louresse : la forge était au 13 rue Principale, où se trouve actuellement la boulangerie (2023). Pour la fabrication des charrettes le charron s'occupait du bois et le forgeron du fer et du cerclage des roues. Vers 1925, le forgeron s'appelait BARANGER. Son épouse se prénommait Léontine. Ce couple n'a pas eu d'enfant. Germain METIVIER père a pris la suite de Mr BARANGER, lequel avait acheté les locaux à Mr GANGUELOFF. Il avait un four vertical en briques pour chauffer les cercles des roues de charrettes. Les charrons BERITEAU et CESBRON y apportaient les roues en bois et aidaient au cerclage. Le " travail à ferrer " pour les chevaux se trouvait à l'intérieur de la forge, mais on ferrait aussi les chevaux en leur tenant manuellement la patte. Dans le bourg on sentait parfois une odeur de corne brulée. Le " travail à ferrer " pour les bœufs se trouvait en face, dans une petite maison, à l'emplacement du parking du restaurant actuel. Il y avait des boeufs à Launay, à Grenet, à Champfort, à La Boutinière, à Louresse chez Marcel COURANT jusqu'en 1955 environ, et à La Bournée chez Mr POULEAU. Il y avait une bascule devant la mairie pour peser les chevaux et les charrettes. On allait chercher l'instituteur pour effectuer la pesée, puis cette tâche fut confiée à Mme LAURENDEAU. Elle était agréée pour cela et donnait un ticket d'un carnet à souche. Cette bascule ne dépendait pas de la forge mais appartenait à la commune. A Launay : il y avait un " travail à ferrer " les bœufs, qui était utilisé par le forgeron de Louresse. Les voitures à cheval étaient performantes. Il y a des témoignages d'aller et retour de Rochemenier à Vihiers dans la journée. Idem de Louresse à Angers, aller et retour dans la journée.

- La Bournée : Le forgeron s'appelait Edouard BOURGERIE. Son atelier se trouvait dans la cave voûtée du moulin à vent abandonné, dit de Sablé, route de Villeneuve. Un appentis servait d'abri pour ferrer les chevaux. Il n'y avait pas de " travail à ferrer ". Edouard BORGERIE n'avait pas d'ouvrier. Il fallait donc que le client tienne la patte du cheval à la main. Il y a aussi des traces d'une autre forge au 4 rue des Templiers.

- La Bournée : avant Edouard BOURGERIE il y avait un forgeron dans une cave au fond du 7 rue des Templiers. Louis REVEILLE a connu des traces de cette forge.


MECANIQUE :

Louresse : Léon MORILLE (fils de la couturière) qui était mécanicien de vélos et même d'automobiles. C'était en bas du bourg à gauche, route d'Ambillou, avant 1940.


MAÇONNERIE :

- Louresse : Paul BERNIER (qui a refait le dallage du chœur de l'église), 13 rue du Vieux Puits.

- Louresse : Armand BALEINE, au moulin Gareau, 3 route de Rochemenier. Il était également puisatier.

- La Bournée : Il y avait une entreprise de maçonnerie RENAULT vers 1900, à l'endroit où habite en ce moment la famille AUGEREAU.

- Rochemenier : René PICHOT, 10 rue du Musée. Avant de se mettre à son compte il était ouvrier chez le maçon CORDIER à Ambillou. Il n'a jamais eu de voiture ou camion pour son entreprise. Il se contentait d'un cyclomoteur et d'une remorque.


COMMERCE DE BESTIAUX :

- Louresse : Emile BRETON : commerce de chevaux. Témoignage de Mme RAIMBAULT, sa fille : " Ce fut un commerce de père en fils : Charles BRETON, puis Emile de 1920 à 1960, puis Bernard. Les tracteurs ont mis fin à ce commerce rapidement après la guerre, alors qu'il y avait encore 200 chevaux sur la commune en 1954. Emile BRETON qui a eu une voiture en 1920, dès son retour de captivité de la guerre 1914-18, allait chercher les chevaux dans la Mayenne, le Calvados et la Manche, deux fois par mois. Il avait des courtiers qui lui cherchaient les chevaux commandés d'une fois sur l'autre. En allant, il retenait au passage des hôtels capables d'accueillir 7 ou 8 chevaux avec le commis qui les mènerait à pied à Louresse en deux ou trois jours. Les chevaux marchaient à la queue leu leu. Le commis marchait à côté ou montait fièrement sur le premier cheval. Aimé ARGOULON fut ce " routard " fidèle pendant 30 ans ! Les clients, qui circulaient pour la plupart en vélo, savaient trouver Papa le samedi après-midi à Saumur et le dimanche matin à la maison, où se vidaient de nombreuses bouteilles de vin rouge. Aimé ARGOULON faisait trotter les chevaux dans la rue, car les chevaux de labour, les braves percherons, devaient encore promener les paysans le dimanche. Les clients trouvaient surtout leur marchand à Doué-la-Fontaine le lundi matin, jour de marché, à l'Hôtel du Faisan (place du Champ de Foire, près de l'Hôtel de France). Les chevaux étaient dans l'écurie de l'hôtel, amenés bien sûr par Aimé ARGOULON, après une toilette raffinée des croupes, des crinières et des queues. Les chevaux ont toujours été chers. J'ai toujours vu mon père cacher sous sa grande blouse de maquignon un énorme porte-feuille bourré de billets (car il n'y avait pas de chèques). Il avait toujours son long fouet souple dans la main droite. En dehors de ces trois rendez-vous, il courait après l'argent, passait et repassait chez les clients qui, bien sûr, ne pouvaient pas payer en une seule fois. Il fallait attendre les récoltes successives. Ainsi pouvait-il repérer tout ce qui traînait dans les granges. C'est ainsi qu'est née l'idée du musée de Rochemenier ".

Louresse : René PRIOU, 3 rue du Vieux Puits : dès 1925, commerce de bovins. C'était un commerce important. René PRIOU a fait construire des étables et des hangars impressionnants. Son employé, Marcel CHARPY, surnommé " Cacahuète ", pouvait conduire à pied une troupeau de 30 ou 40 vaches d'Ancenis à Louresse en trois jours. Et pourtant cet employé boitait. René PRIOU se déplaçait en voiture à cheval mais finit par acheter une DS Citroën. Mr et Mme PRIOU n'ont pas eu d'enfant. Claude BRETON (fils de Emile BRETON, marchand de chevaux) a pris la suite de cette entreprise en 1971, jusqu' à la cessation d'activité en 1991.

- Louresse : avant Emile BRETON, Louis OGER vendait des chevaux, par exemple pour la cavalerie, et tenait un entrepôt de grain à la Lucazière. Son fils " petit Louis " était jockey dans les courses régionales, vers 1950. Les granges de l'entreprise servaient aussi de salle de théatre.

- La Bournée : Valentin GUILLOT, dit "TINTIN GUILLOTE", marchand de vaches, et son père avant lui qui faisait le même métier. Ses étables étaient dans des caves troglodytes. Pour aller vendre ses vaches au marché de Doué-la-Fontaine le lundi matin il faisait passer son troupeau par Louresse et faisait ensuite un convoi commun (à pied) avec le troupeau de René PRIOU. A l'arrivée à Doué-la-Fontaine il fallait trier les animaux qui s'étaient mélangés pendant le trajet.


SOCIETES D'AGREMENT :

Associations de loisirs, avec un local pour jouer aux cartes, au billard ou à la boule de fort, et pour se désaltérer. Les adhérents étaient en principe des hommes. Il n'y avait pas d'adhérentes. Les sociétés d'agrément étaient généralement tenues par une concierge. Il y avait trois sociétés à Louresse-Rochemenier. Un adhérent d'une société pouvait aller dans les deux autres.

- Louresse : haut du bourg : "La Nouvelle Patrie", en face de la mairie, créée par Charles BRETON en 1925. Jeu de boule de fort en terre battue, buvette et une petite bibliothèque. Concierges : Marie-Louise LECOMTE, Auguste DESVALLON et son épouse, et Jeannine MENARD. La Société a fermé en 2022.

- Louresse : bas du bourg : "L'Agriculture". 2 rue du Vieux Puits. Société plus ancienne que le précédente. Jeu de boule de fort en terre battue. Concierge : Marie-Louise REBELLIER née MERAND. La société n'était pas propriétaire de ses locaux. Quand le propriétaire a souhaité récupérer son bien, la société s'est installée quelque temps chez "la mère Pinson", impasse du Charron, puis rue Principale en face de l'actuelle boulangerie.

- La Bournée : "L'Idéale" créée en 1900 et dissoute vers 1960. 2 impasse des Clos. Jeux de cartes et jeux de palets. En 1919 la société "L'Idéale" avait touché une prime de 40 Francs (grosse somme pour l'époque) pour avoir tué des sangliers lors d'une battue organisée par les sociétaires.


INFIRMIERE :

- Louresse : Mme Marie BOURREAU (née REBELLIER), agricultrice, faisait les piqûres pour tous avec la même seringue qu'elle faisait bouillir entre les coups. Elle sonnait l'Angélus, matin, midi et soir, après la mort de son père Joseph REBELLIER qui était sacristain. Elle préparait aussi les morts pour les sépultures, allait prévenir les gens du décès et les "priait" (expression d'usage) de venir à l'enterrement.


SAGE-FEMME :

- Mme FRADIN (qui n'était pas de famille avec la couturière).


COUTURE, BRODERIE :

- Louresse : Mme FRADIN (épouse du menuisier), culottière et couturière pour hommes et location de livres. La mère de Mr FRADIN était couturière à domicile.

- Louresse : fille de Mr GOURIN, couturière à domicile. Elle était en coiffe. Son père, Mr GOURIN était sacristain . Quand on entendait sonner les cloches, on disait : " encore un GOURIN de pendu ! " (source Madeleine RAIMBAULT-BRETON).

- Louresse : Anna BRIODEAU. Elle faisait aussi les couettes avec la laine de mouton et les édredons avec du duvet d'oie.

- Louresse : Mme MORILLE, couturière à domicile.

- Louresse : Christiane BERNIER (fille du maçon)

- Louresse : Hélène HUNAULT-LECLERC, épouse de Désiré François HUNAULT (cordonnier).

- Louresse : Berthe BERNIER-PICHOT. A fait son apprentissage de brodeuse et couturière à partir de l'âge de 12 ans chez HUNAULT-LECLERC Hélène.

- Louresse : Jeanne DROUET. Couturière et brodeuse. Elle préparait les robes de communion. Son mari Joseph DROUET était médecin major de 2e classe (selon l'inscription sur sa tombe).

- Louresse : Eulalie LETOURNEUR.

- La Bournée : Thérèse METIVIER


MENUISERIE :

- Louresse : Alexis FRADIN, 8 rue de la Société : piqûres, cerceuils, mises en bière. Il s'occupait aussi de la bascule devant la mairie. Fabrication de très beaux meubles en noyer, cerisier et chêne. Les gens allaient chercher avec des seaux des " frisons " (copeaux) et de la sciure pour sécher les sols lavés à grande eau ou salis les jours de pluie (salles de café par exemple).

- Louresse : Jean LETOURNEUR (successeur du précédent ). Quand on faisait une mise en bière, il fallait boire un verre d'eau de vie pour chasser les microbes.


LAITIER :

- Louresse : Mr CHARLAND avec sa charrette à cheval.


LAVEUSES :

- Rochemenier : Mme VRIN. Elle habitait une maison troglodyte à Rochemenier, qui fut comblée à son décès vers 1985 pour faire le parking communal près du restaurant " Les Caves de la Genevraie " 11 rue du Musée.

- La Bournée : Irma FOUCHARD.

- La Bournée : Louise OGEREAU (surnommée "Louise pape"). Elle lavait le linge de la boulangerie au lavoir de Grenet. Beaucoup de gens avaient un surnom : le mari de Louise "pape" était surnommé "l'avocat". Le surnom de "pape" était, semble-t-il, héréditaire et permettait de différencier cette famille OGEREAU d'autres familles OGEREAU ou AUGEREAU homonymes des environs.

- Louresse : vers 1930, Mme CHAUVREAU qui , en plus, vendait des gâteaux à cinq sous ou a dix sous le dimanche sous le porche de l'église, et qui était dépositaire du magazine " Le Pèlerin ".


LINGERES ET REPASSEUSES :

Elles repassaient et amidonnaient rideaux, nappes, chemisiers fins et coiffes. Elles tuyautaient les " bonnets ronds ".

- Louresse : Mme GRELET qui habitait en face de la forge. Léontine PINSON-ROUCHER qui travaillait chez Mme de LATHEULADE à Rochemenier (Maison des Ifs). La grande buée avait lieu à Paques et en septembre. Léontine disait : "On change le gris à Paques".

- Louresse : Mme MAUGIN.

- Louresse : Mme CHARLAND

- Rochemenier : Ambroisine.


BUREAU DE POSTE :

Il y a eu un bureau de poste à Louresse. Celui-ci a changé plusieurs fois d'adresse, mais il a été longtemps au café LAURENDEAU. A Rochemenier, avant que le téléphone arrive dans toutes les maisons, il y a eu un téléphone public chez Geneviève PICHOT, 10 rue du Musée. Idem à La Bournée où le téléphone était chez Benjamin QUINTON.


MUSICIENS :

- La Bournée : Mr "Nonor" CHOUTEAU et son violon.

- La Bournée : Joseph CHEVRIER et son banjo. Il jouait de la musique pour fêter le retour des prisonniers à La Bournée en 1945.

- Rochemenier : Abel LEAU et son accordéon (cultivateur).


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