Le choeur et le chevet.
Voici un texte trouvé dans les archives communales :
Aujourd'hui 15 août 1839. Monsieur le
Maire ayant convoqué le Conseil municipal au lieu ordinaire
des séances en vertu d'une autorisation de Monsieur le
Sous-Préfet. Messieurs J. Riffault, J.Bonvallet, JM. Bourreau,
LJ. Beillard, J. Vauvert, J. Touchais, F. Tessier se sont rendus
à l'invitation de Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire met sous les yeux du Conseil réuni une
demande par laquelle Monsieur De Contades fait la demande de faire
construire une chapelle située sur son terrain joignant
l'église à l'endroit de la nef et demande à
faire une ouverture dans l'église de 12 pieds carrés
sur 10 de hauteur.
Messieurs les membres du Conseil sont unanimement davis
à autoriser Monsieur de Contades à faire une ouverture
sur la nef de l'église de 12 pieds carrés sur 10
pieds de hauteur mais aux conditions qui suivent.
Premièrement : à la condition qu'il sera responsable
de tous les (illisible dégâts ?) que
cette ouverture occasionnera tant pour les bancs qui se trouveront
en face de cette ouverture, et tous les cas prévus ou imprévus
qui pourraient être occasionnés par cette ouverture.
Deuxièmement : dans le cas où Monsieur de Contades
viendrait à vendre les propriétés qu'il possède
dans la commune, ou sa postérité, la chapelle dont
il sagit restera en propriété à la
commune et ne pourra être vendue par Monsieur De Contades
ou sa postérité.
Troisièmement : tous les bancs ou chaises qui seront
dans la chapelle après le décès de Monsieur
de Contades seront assujettis au droit de péage en usage
par la fabrique, suivant une estimation qui sera faite par Messieurs
les membres du Conseil de Fabrique.
Arrêté en mairie les jours, mois et ans susdits.
Signature des conseillers.
F. Tessier a refusé de signer, le procès-verbal
n'étant pas rédigé à sa convenance.
Commentaires :
Voici un texte déconcertant. Le marquis Méry de Contades demande à construire une chapelle, on suppose derrière l'autel. Il faut dire qu'à Louresse le mot "chapelle" veut dire plusieurs choses : oratoire renfermant une statue au bord d'un chemin, transept d'une l'église, et éventuellement une abside d'église. Il faut donc faire une ouverture dans le mur du chevet (sur le cadastre napoléonien de 1819 on voit bien ce chevet plat). Le secrétaire de séance indique : 12 pieds carrés sur 10 de hauteur. Il a sans doute confondu "carré" et "de large". Ce qui correspondrait à 3,60 m de largeur sur 3 m de hauteur. On connaît donc les dimensions de l'ouverture mais on ne sait rien sur la surface de la dite "chapelle". Correspond-elle au choeur de l'église actuelle ? C'est possible. On peut lire, peints en haut des boiseries entourant le choeur et le nouveau chevet (le fond du choeur) : à gauche "AN 1839 D.C.M.", et à droite "DE CONTADES HOC DEDIT". Les lettres "D.C.M." sont peut-être les initiales "De Contades Mery". L'inscription "DE CONTADES HOC DEDIT" veut dire "ceci a été fait par De Contades". On n'a aucune indication sur l'usage de la dite "chapelle". Avait-elle simplement le rôle d'une abside avec un oratoire ? Le mur de chevet dans lequel l'ouverture a été percée a disparu. Il y a maintenant, à cet endroit, l'arc triomphal qui délimite l'entrée du choeur.
Il est question de droit de péage. Autrefois on louait annuellement sa place dans l'église, banc ou chaise. Vraisemblablement on ne réclamait rien aux De Contades s'ils assistaient à la messe depuis la "chapelle" qu'ils avaient financée. Le Conseil Municipal indique que ce privilège cessera à la mort des bienfaiteurs et que les bancs et chaises seront loués comme à l'accoutumée.
La découverte de nouveaux documents nous amènera probablement à corriger ces commentaires.